3 semaines de volontariat dans une grange à Mullumbimby

Après 2 ans passés en France, nous voilà de retour en Australie pour l’acte 2 de notre aventure au bout du monde.
Rien que le voyage pour y arriver fut une épopée… Merci Covid-19 !
Départ de Belgique vers Athènes où nous avons passé 3 jours. Cette escale vous sera probablement racontée dans un autre article.

A l’aéroport d’Athènes, moment de panique.. Au comptoir d’enregistrement l’hôtesse nous signale que nous ne pourrons pas embarquer à bord de notre avion direction Perth avec escale à Singapour. C’est la crise dans nos têtes. Elle nous dirige néanmoins vers un autre membre du personnel. Ce dernier pense que nous sommes mal barrés mais il va quand même regarder les spécificités d’entrée sur le territoire des pays dans lesquels nous devons nous rendre. Il faut dire que nous sommes le samedi 14 mars 2020, le monde entier ferme ses frontières pour stopper la contagion du Coronavirus.

Première étape, escale à Singapour. Après quelques minutes de recherche, l’agent nous signale que les frontières du pays seront fermées dimanche soir à minuit aux ressortissants européens… Ouf ça passe..

Deuxième étape, escale à Perth. Après de nouvelles minutes de recherche, qui nous semblent interminables, l’agent nous affirme que l’Australie ferme ses portes aux ressortissants étrangers le dimanche à minuit. Sachant que notre avion atterri à 21h ! Ouf ça double passe.. Il nous précise néanmoins de ne surtout pas louper nos avions car se sont les derniers qui peuvent nous permettre d’arriver à bon port. Quelle chance incroyable, on doit avoir une bonne étoile. Et quel soulagement dans nos esprits..

Après avoir volé à bord d’un avion presque vide et s’être fait contrôler nos températures à l’aide de caméras thermiques, nous arrivons à Perth, accueillis par la télé locale. « Alors, qu’est ce que ça fait d’être les derniers à entrer sur le territoire sans avoir besoin d’être mis en quarantaine? » C’est à ce moment qu’on comprend qu’en fait les frontières ne fermaient pas vraiment (elles ne fermeront qu’une semaine plus tard). C’était « juste » la mise en place de la quarantaine.
Encore 4h de vol et nous arrivons enfin à Sydney !

A notre aise à bord de l’avion vide

Notre première semaine à Sydney a été vraiment sympa. Tout roule comme prévu. J’ai trouvé un boulot de jardinier au bout de 3 jours, on a choppé un appart au bout de 2 jours dans le quartier désiré de Bondi. Nous passons nos après-midis sur les fameuses plages de Bondi ou de Tamarama. Même les « missions pour trouver du PQ » nous font rigoler. Oui parce que les australiens ont été les premiers à dévaliser les supermarchés, le reste du monde a suivi ce bel exemple……….

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Bondi Beach
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Tamara Beach et Bronte Beach
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La puissance de l’océan pacifique
Mission accomplie ! …

Evidemment, ça finit par se gâter, Covid oblige. Le samedi suivant notre arrivée, nous vivons en direct la fermeture des plages les plus prestigieuses d’Australie.. La veille, les plagistes, dont nous faisions parti ont, selon les autorités, « abusé ». Par un temps de canicule, tout le monde s’est agglutiné sur la plage de Bondi. Il faut dire que les mesures, comme les distances de sécurité, étaient tout juste entrain de se mettre en place. Nous sommes donc là, étendus sur le sable de Tamarama. Nous apprenons par l’intermédiaire de news sur nos téléphones que l’accès à Bondi a été fermé dès l’aube. Un sauveteur de la plage s’exclame au mégaphone: « Nous vous signalons qu’il n’est plus recommandé de s’installer sur la sable… blabla.. » 30 minutes plus tard: « Nous vous signalons qu’il a été décidé par les autorités de fermer l’accès à cette plage ». Va peut être falloir y aller? On commence à ranger nos affaires mais les australiens, imperturbables, ne bougent pas d’un poil. 10 minutes plus tard:  » Nous vous signalons qu’il est formellement interdit d’être sur la plage, la police est en chemin, les amendes peuvent aller jusque 2500$… » Mouvement de foule, tout le monde se lève et rentre à sa maison, terminé bonsoir !

Bref, sacrée introduction pour un article s’intitulant : 3 semaines de volontariat dans une grange à Mullumbimby !

On y vient.. C’est dans les jours qui suivent que nous est venue l’idée d’aller voir ailleurs. Je faisais de moins en moins d’heures à mon boulot. Tous les établissements et « lieux de rencontre » ferment leur porte. Plus aucun intérêt de rester sur Sydney.

Nous finissons par trouver, sur le site de Workaway, une annonce intéressante pour faire du volontariat. On achète une voiture très rapidement pour nous rendre chez la famille qui nous a accepté chez elle, à Mullumbimby. S’en suit 8h de trajet d’affilée vers le nord, avec quelques arrêts par ci par là pour se reposer et se dégourdir les jambes. Nous arrivons vers 20h, il fait nuit, nous avons du mal à trouver la maison, un peu paumée dans le patelin.
Nous sommes merveilleusement bien accueillis par une famille charmante, composée de Ture le père, Margit la mère et les enfants Silas et Lysann, des allemands venus s’expatrier en Australie.

Arrêt à Port Macquarie connu pour son hôpital de koalas
Bien arrivés à la grange de Mullumbimby

Définition du volontariat : C’est un système d’organisation qui consiste à faire travailler bénévolement des personnes,en échange du gîte et du couvert.

Ce système nous semble être l’idéal pour passer la crise de confinement. »Confinement » parlons en. Le confinement en milieu rural australien n’a rien à voir avec ce qui a été mis en place en France. On parle de l’Australie, le pays des grands espaces. Les gens n’habitent pas les uns sur les autres comme en Europe. Et de manière très disciplinée, ils respectent les distances de sécurité quand ils se rendent dans un établissement administratif ou pour prendre un burger en « take-away ». Idem sur les plages qui sont immenses pour une densité d’habitants très faible. Seules les activités sportives y sont autorisées, comme le surf, la nage, la marche à pieds… Bref interdit de faire la crêpe sous peine de chopper une amende salée de 1000$. Bien plus dissuasive que 135€..

Nous logeons dans une grange hyper stylée, rénovée depuis peu, en annexe de la maison principale. Il n’y a qu’une seule grande pièce, les toilettes et la douche sont à l’extérieur. A l’arrière, il y a un deck qui donne sur le jardin et la forêt, Marjo y pratique son yoga. On y passe de longs moments pour prendre des bains de soleil, accompagnés du bruit des oiseaux. Quelle détente…
La terrasse permet d’accéder aussi à la douche, fabriquée en pierre et en bois. On se lave dehors avec vue sur la foret ! Le kiffe. Leur jardin n’est pas délimité par une clôture mais par un ruisseau. Ils ont la chance d’avoir une piscine naturelle qui s’y forme. Trop agréable de s’y baigner après avoir bossé et idéale pour faire descendre la température par grandes chaleurs. Ils ont aussi un kayak pour se balader sur le cour d’eau. Pour les gens motivés, le trajet jusque la mer prend quelques heures.

La grange
La fameuse douche
La piscine naturelle
Balade sur la Brunswick River
Le mont de ‘Mullum’ .. Mount Chincogan

En échange du logement et des repas nous devons nous afférer à diverses taches. 4 heures par jour, Marjorie fait principalement « l’école à la maison » avec Lysann. En effet, les enfants ne vont plus à l’école qui a fermé par mesure anti-covid. Moi je m’occupe principalement du jardinage. Je fais ça avec Alex, un autre français que la famille a accueilli quelques jours avant nous. Il était dans un camping à 100 mètres de la maison qui a renvoyé tous ses occupants pour, une fois de plus, mesure anti-covid. Alex dort tranquillement dans son van et profite des repas avec nous.
Nouvelles capacités acquises : paysagisme pour créer une atmosphère agréable autour de la piscine naturelle, plantation de plantes natives de l’Australie pour consolider les berges abîmées lors des inondations estivales et création de barrières naturelles faites de branches d’arbres pour éviter aux deux Jack Russel de s’échapper.
Tout ce remue-ménage attirait de nombreux kookaburras, ces oiseaux rieurs, qui se posaient à nos pieds pour chopper des insectes ou des petits lézards.

Laughing Kookaburra
Clairement mon oiseau préféré d’Australie

Nous vivons ces 3 semaines de manière ultra détendue. Marjorie a du temps pour bosser sur son business en ligne qui explose pendant le confinement. Nous passons quelques après midis à la plage et notamment à Christmas Beach, une petite plage à l’embouchure de la Brunswick River, protégée du vent et des vagues. L’eau y est limpide à marée montante mais marron à marée descendante à cause de l’huile, pleine de vertus pour la peau, que dégagent les arbres Ti-Tree. On a aussi emprunté des planches pour aller surfer au paradis des surfeur : Byron Bay. Il y a un spot parfait pour les débutants, sans trop de courant, qui s’appelle The Pass.

Christmas Beach
Un crabe bien stylé
Christmas Beach et Brunswick River

Quand on achète une voiture en Australie, on a 2 semaines pour se rendre dans un centre administratif : ici ‘Services NSW’ car nous sommes dans le New South Wales. Ces Services ne se trouvent que dans les « grandes villes ». Nous profitons donc d’un samedi pour se faire un road trip vers Tweed Heads qui se trouve au Nord. Étonnamment, la ville est coupée en deux par la frontière avec le Queensland. Nous faisons bien attention de nous tenir éloignés de cette dernière pour ne pas être hors la loi et chopper une amende de plus de 10 000 $ ! Et oui, comme s’ils étaient des pays à parts entières, les frontières entre les états australiens sont fermées, pour… Ai-je vraiment besoin de vous le rappeler?.. mesure anti-covid.
A l’aller comme au retour nous nous arrêtons dans des endroits très sympas, comme notamment les gigantesques plages de Pottsville et de Kingscliff. Nous faisons aussi un arrêt à Hastings Point pour prendre à emporter un délicieux fish & chips que nous dévorons sur une table de pic nic, face à une autre la rivière.

Plage de Kingscliff
Cabarita Beach
Cudgen Lake
Embouchure à Hastings Point
Vue du drône
Le lookout d’Hastings Point
Pottsville Beach

Pendant notre séjour, Marjo fête son anniversaire. Juste après un petit dèj au lit composé de pancakes maison, toute la famille, chantant en allemand, est arrivée avec des cadeaux. Des fleurs, des chocolats, des origamis et un collier de coquillage. C’était adorable. Et puis tout d’un coup, on se rend compte que quelqu’un d’autre s’est invité à la fête. Un opossum ! Cette boule de poil était juste au dessus de nos têtes pendant tout ce temps et nous ne nous étions aperçus de rien. Le pauvre, il a dû se poser là haut pour passer la journée tranquillement à dormir mais il a été bien dérangé !

Petit dej dans la grange
Tcho Possum qui a l’air tout doux

 

==> Découvrez ici la vidéo de ces 3 premières semaines en Australie 🙂

Suite de nos aventures : 3 semaines de volontariat dans un chalet avec vue sur la vallée ❤

 


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